Biofutur N° 368 (Septembre 2015)
Les biomatériaux au carrefour des sciences

Language: French
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Les prothèses existent déjà depuis plusieurs milliers d’années. Initialement, il s’agissait de matériaux pour remplacer des membres et qui étaient créés à partir de produits naturels comme le bois, l’ivoire ou l’or puis à partir de produits transformés par l’homme comme le bronze, l’acier, le cuir. Les matériaux ont ensuite évolués avec différents types d’alliages métalliques, céramiques et de polymères résorbables ou non. Il s’agissait dans tous les cas de matériaux utilisés de façon opportuniste pour des applications médicales. Ils ont donné lieu aux « biomatériaux » actuels. Comme dans toute histoire technologique, cette épopée s’est nourrie des améliorations dans les composants et la conception des prothèses et de nouvelles techniques chirurgicales. Très récemment, des stratégies différentes sont apparues afin de reconstruire les tissus. Elles s’appuient sur l’utilisation de composants biologiques comme des cellules et donnent une dimension biologique au terme « biomatériau ». Cette évolution conduit également à de nouvelles combinaisons comme, par exemple, la cellularisation de matrices polymères. Il est même désormais envisageable d’instaurer un véritable dialogue entre les cellules et les matériaux. Après le mariage de la science des matériaux avec la médecine, à l’origine des premiers biomatériaux, nous assistons à l’incursion de l’ingénierie, de la biologie mais également de l’électronique. Ces technologies bouleversent de nombreux champs médicaux comme la rhumatologie et la traumatologie, la prise en charge de pathologies cardiovasculaires ou la reconstruction des voies aérodigestives supérieures. Comme souvent avec les approches innovantes, la validation clinique de ces biomatériaux de dernières générations impose d’évaluer à nouveau les aspects éthiques et réglementaires. Pourtant, les premières applications cliniques en France sont lancées. Ces résultats concrétisent le concept de médecine régénératrice