Les épileptiques ne se cachent plus pour guérir. Dialogue à l'usage des pratiquants de l'épilepsie

Un pédopsychiatre, spécialisé dans la psychopathologie de l'épilepsie, reçoit, à la fin de sa carrière, une jeune patiente qu'il avait soignée quand elle était enfant et qui est actuellement guérie d'une forme d'épilepsie partielle. Elle vient lui demander des explications sur "ce qui s'est passé" en elle. Cette demande, qui correspond à ce que le médecin a cherché lui-même à connaître au cours de sa carrière, est le prétexte d'un dialogue en 13 entretiens au cours desquels la patiente peut exprimer son point de vue, de ce qu'elle a ressenti non seulement des effets de sa maladie et des consultations médicales mais aussi des bouleversements qui ont marqué sa vie d'épileptique. Son avidité à se renseigner sur les effets physiques (les crises), les mécanismes et les causes de la maladie fait place au désir d'être comprise dans ce que l'épilepsie a imprimé dans ses processus psychiques les plus inconscients et qui ont accompagné sa vie quotidienne. L'influence du milieu et de la culture lui est révélée par la lectrue d'un conte africain dont l'exotisme lui permet de mieux comprendre comment l'épilepsie peut avoir des implications anthropologiques, loin d'être prises en compte chez nous, et qui ne se reflètent guère malheureusement que dans les préjugés fortement ancrés dans l'histoire même de l'épilepsie.