La recherche coactive de solutions entre agents de développement et agriculteurs (Coll. Études et travaux, 28)
Coll. études et travaux, 28

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Language: French
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Approximative price 25.00 €

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Publication date:
112 p. · 21x30 cm · Paperback
Ce document destiné à la formation d'agents de développement est inspiré du cours que Jean-Pierre Darré donne depuis plusieurs années au Centre national d'études agronomiques des régions chaudes (Cnearc) de Montpellier. Il s'y démarque en tout premier lieu des pratiques « diffusionnistes » ou, dans une version plus moderne, « participatives » car ces « relations de caractère pédagogique sont par définition dissymétriques : je sais ce que tu ne sais pas et, par des moyens que je maîtrise, je vais te l'apprendre ». La « recherche coactive » qu'il préconise doit au contraire « chercher à contrôler, à réduire les dissymétries, fondées en particulier sur la détention du savoir légitime et sur les écarts des positions sociales ». Il faut pour cela instaurer une « relation de dialogue, ou de discussion » fondée sur quelques principes simples. Le premier est que les partenaires doivent pouvoir déterminer librement ce qu'ils se proposent de faire ensemble. De plus, la « recherche coactive » doit effectivement être une recherche, « autrement dit, que le point d'arrivée n'est pas connu, pas plus par l'intervenant que par les agriculteurs ». Refusant la coupure conception-exécution, cette posture bouscule la hiérarchie habituelle des savoirs. Jean-Pierre Darré prend en conséquence le temps d'analyser « les deux sens du mot "connaissance" » et de montrer le caractère fécond d'un échange plus respectueux entre « connaissance scientifique » et « connaissance des praticiens ». Il ne s'agit pas pour lui de déterminer laquelle des deux serait la plus proche de « la vérité », mais plutôt de contribuer à ce que les partenaires d'un tel échange puissent mieux utiliser ensemble les « points de vue » différents que leur confèrent leurs positions sociales respectives. Jean-Pierre Darré souligne à ce propos « la pertinence des savoirs pratiques (…) partagés au sein de réseaux de producteurs ayant de fréquentes occasions de dialogue ». Cette remarque le conduit à avancer que « c'est au niveau des groupes d'agriculteurs que peut se travailler la recherche de solutions, à condition qu'une "aide méthodologique" permette aux agriculteurs d'élaborer leurs propres réponses à ce qui leur pose problèmes. » On voit ainsi que les postulats théoriques sur lesquels est fondée la « recherche coactive » débouchent rapidement sur des questions pratiques. Jean-Pierre Darré leur accorde une grande attention et donne par exemple des conseils pour « augmenter l'utilité des paroles » au sein d'un groupe, « rendre manifeste l'évolution du questionnement » ou encore déterminer les critères d'évaluation d'une synthèse. Il invite au passage à se méfier du « piège de "l'animation" ». Ce mélange continuel de positions critiques et de propositions concrètes fait tout le prix des travaux de Jean-Pierre Darré.